Quelques conseils de base…
pour préserver, restaurer et adapter une maison ancienne
Avant tout acte, appréciez votre maison, telle qu’elle vous a séduit.
Pour cela vous devez la regarder, la comprendre pour en déterminer tous ses charmes et qualités. Prenez votre temps. Il sera le garant de la réussite de votre projet, tant sur le plan esthétique que financier.
Beaucoup d’erreurs, regrettées par la suite, sont dues à des décisions prises à la hâte ou par méconnaissance des qualités de la maison.
Entrez, sortez, tournez autour, regardez le jour se lever et se coucher, les actions du soleil et de la pluie… Efforcezvous de la comprendre dans son environnement direct pour vivre avec elle.
Vous en êtes l’heureux propriétaire. Vous l’aimez, alors respectezla. Selon les décisions que vous prendrez, vous pourriez en réduire les qualités et le charme de manière irréversible, ou vous la préparerez doucement à vivre sa nouvelle vie.
Ce faisant, vous ferez un superbe cadeau aux passants, à vos amis, qui vous rendront visite et… vous ferez perdurer « ce plaisir des yeux et de la vie » à vos successeurs.
Alors vous verrez que l’on s’arrêtera pour la regarder parce qu’elle possédera une qualité rare et mystérieuse : le charme de ce qui est authentique.
Les 10 commandements du restaurateur :
- Etre simple, avoir le désir d’oeuvrer avec bon sens comme autrefois.
- Se fixer un programme de restauration, le matérialiser sur le papier, quitte à ne l’exécuter que progressivement.
- Prendre garde à la composition et aux proportions tant de l’ensemble que des détails. Rechercher avant tout l’harmonie, prendre les conseils d’un homme de l’art.
- Comme les anciens, prendre en compte l’environnement de la maison : climat, orientation, matériaux locaux…
- Ne renoncez pas au confort moderne mais obtenez-le par des moyens compatibles et respectueux du bâti ancien : vous pouvez conserver au bâtiment son caractère d’autrefois, même dans les transformations et les agrandissements qui ne doivent pas se « voir ».
- Employer exclusivement les matériaux dans le rôle qu’ils doivent jouer normalement (penser aux impacts sanitaires et environnementaux), privilégier l’emploi de matériaux locaux.
- Guider les exécutants avec précision, ne pas changer d’avis mais comprendre leurs difficultés.
- Respecter l’environnement, le paysage, s’y incorporer, l’enrichir par des apports d’arbres, les amis de l’homme, de fleurs mais sans exagération.
- Songer au voisin, s’harmoniser avec lui dans la mesure du possible, le convaincre s’il y a lieu de ses erreurs, et dans une atmosphère de bonne entente, l’aider à les réparer.
- Propager les bonnes idées, tant auprès des particuliers que des administrations. Tenter d’être au courant de ce qui se prépare autour de vous et agir avec conviction pour éviter les dégradations possibles.
Réhabiliter, restaurer, rénover…quelle(s) différence(s) ?
La réhabilitation est une intervention soucieuse de préserver le caractère historique du bâti tout en y installant des éléments de confort contemporain.
De nombreux problèmes surgissent pour savoir apprécier le seuil de « respect/dénaturation ».
Les compromis inévitables, appréciés de façon souvent très subjective, sont sujets à discussion d’école.
La restauration est la remise en état du bâti dans son état ancien, ou tout au moins suffisamment historique, en respectant les logiques de construction. La définition de l’état antérieur à rétablir peut prêter à discussion, notamment en raison de modifications ultérieures mais anciennes et intéressantes à titre historique.
La rénovation consiste à faire du neuf à partir du vieux et peut conduire à tout détruire pour autant que le besoin s’en fasse sentir.
L’ancien est au service du neuf. Quelques témoins non gênants peuvent subsister, ils ne donneront alors qu’une touche de charme ancien et ne permettront qu’une belle image éclectique.